Les discussions sur le projet d’accord restant difficiles, des « facilitateurs » sont entrés en scène pour proposer des compromis, « construire des ponts » selon la formule de M. Fabius, et accélérer la mise au point du texte. Jeudi soir, M. Fabius rappelait dans une émission de télévision qu’à partir de samedi, c’est lui-même qui, avec les autres ministres chefs des délégations nationales, devra surmonter les blocages afin de se conformer à la volonté d’aboutir fortement exprimée par les chefs d’Etat et de gouvernement lors de l’ouverture de la Conférence le 30 novembre.
Ségolène Royal, ministre de l’écologie exprimait quant à elle son espoir : « On est dans la phase de maturation du texte (…) Je suis optimiste, car jamais dans une COP précédente il n’y a eu autant de prise de conscience et d’engagements concrets ».
Le Forum « Océans et Climat » s’est tenu, en présence de la ministre de l’Ecologie Mme Royal. Des scientifiques ont expliqué les phénomènes négatifs à l’œuvre dans les masses d’eau océaniques (diminution de l’oxygène et du plancton, acidification et danger pour les coraux et les coquillages, réchauffement et effets sur les courants et le niveau des océans, …) et les conséquences dangereuses en résultant pour l’humanité. Voir http://www.ocean-climate.org/ Mme Royal a annoncé que le nouveau président du GIEC avait accepté d’intégrer la question des océans dans le prochain rapport du groupe. Elle a demandé la généralisation à l’international d’un système de surveillance et de contrôle de la pollution maritime.
Un « Focus » sur les Transports a été, dans la matinée, l’occasion de nombreuses annonces d’engagement et de lancement d’initiatives. En ouverture de la session, Mme Royal a lancé un appel à projets pour une voiture électrique populaire à moins de 7 000 dollars et annoncé le soutien financier de la France à l’initiative Mobilise Your City, à hauteur de 2 millions d’euros. La Déclaration de Paris sur l’électro-mobilité a été adoptée Des ministres et des représentants de gouvernements locaux ont présenté leurs politiques publiques de transformation des infrastructures de transport et d’urbanité (Suède, Mexique, Luxembourg, Rotterdam, district d’Abidjan, Johannesburg). Le secteur privé était également représenté pour démontrer son engagement dans l’adaptation du secteur aux changements climatiques (Michelin, le chinois BYD, Renault, SNCF, RATP, Les Taxis Bleus).
Le « Focus » sur le Bâtiment a permis le lancement de la Global Alliance for Buildings and Construction, déjà rejointe par plus de 70 organisations (dont le WBCSD) et 20 gouvernements, dont la France et le Maroc.
I’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et le Sustainable Development Solutions Network ont publié une étude : http://deepdecarbonization.org/wp-content/uploads/2015/12/DDPP_2015_REPORT.pdf Celle-ci montre que les seize pays qui totalisent aujourd’hui 75 % des rejets carbonés mondiaux (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie… mais aussi en Europe : Allemagne, France, Italie et Royaume Uni), pourraient réduire de 56 % leurs émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 tout en maintenant une croissance économique moyenne de 3,1 % par an.