Enjeux de démocratie sexuelle :
Comment exprimer notre identité sexuelle et de genre aujourd’hui ?

Ce deuxième panel du cycle « C’est quoi le genre ? » porte sur la question de la démocratie sexuelle et les problèmes qui se posent dans le domaine de la démocratisation de la sexualité.

Les changements politiques dans les sociétés modernes introduisent des exigences d’égalité et portent vers une démocratisation. Existe-t-il des libertés dans le domaine de la sexualité et du genre ? Existe-t-il une égalité ? Quelles sont les entraves à l’expression de notre identité sexuelle et de genre ? La réalité vécue pose encore une question : « y a-t-il encore au moins un domaine (sexuel) qui soit véritablement, essentiellement naturel, échappant à l’histoire et à la politique (Fassin, 2011) ? » Qu’est-ce qui est essentiellement naturel et comment cela affecte-t-il notre « nature » sexuelle et de genre ?

Le concept de démocratie sexuelle (Fassin, 2005), défini comme extension de la logique démocratique aux questions liées au genre et à la sexualité, s’avère être un outil puissant pour comprendre les transformations contemporaines en matière de sexualité. Guidés par les concepts de liberté et d’égalité, qui sont le fondement des luttes politiques pour l’extension de la démocratie, l’accent sera mis dans ce débat sur les défis et les difficultés du processus de démocratisation de la sexualité.

Participants :

  • Éric Fassin (sociologue, Université Paris-8, France)
  • Phia Ménard (performeuse et metteuse en scène)
  • Aleksa Milanović (théoricien des médias et de l’art).
  • Modératrice : Selena Radović (sociologue, Université Paris-8, Faculté de philosophie, Université de Belgrade)

En serbe et en français, traduction simultanée. Entrée libre.

L’évènement sera suivi d’une performance de la drag queen Lana Vee et de la projection de courts films de la Faculté d’art dramatique de Belgrade.

Éric Fassin est professeur de sociologie au département de Science politique et co-président du département d’Études de genre de l’Université Paris 8. Il est membre fondateur du nouveau Laboratoire d’études de genre et de sexualité (LEGS, CNRS / Paris 8 / Paris 10). Il a enseigné aux États-Unis de 1987 à 1994 à Brandeis University et New York University, et à l’École normale supérieure de Paris de 1994 à 2012. Ses travaux portent sur les politiques sexuelles et raciales contemporaines, y compris les questions d’immigration, en France, en Europe et aux États-Unis – souvent dans une perspective comparative. Il est fréquemment impliqué dans les débats publics français sur les questions abordées dans son travail – du « mariage gay » et de la parité hommes-femmes aux politiques d’immigration et de race, en passant par l’évolution de la gauche.

Phia Ménard est jongleuse, performeuse, chorégraphe et metteuse en scène française. Elle étudie auprès du maître de jonglerie Jérôme Thomas, puis intègre sa compagnie comme interprète de plusieurs créations jusqu’en 2003. C’est avec le solo « Ascenseur, fantasmagorie pour élever les gens et les fardeaux », créé en 2001, qu’elle se fera connaître comme autrice. En 2008, son parcours artistique prend une nouvelle direction avec le projet « I.C.E. » pour Injonglabilité Complémentaire des Eléments, ayant pour objet l’étude des imaginaires de la transformation et de l’érosion au travers de matériaux naturels. En 2014, elle est promue au grade de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par Madame la Ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti. Elle est soutenue pour sa démarche singulière, et ses créations ont été présentées presque dans le monde entier.

Aleksa Milanović est théoricien des médias et de l’art, ses recherches portent principalement sure les études de genre. Il est titulaire d’un doctorat des Études transdisciplinaires de l’art contemporain et des médias à la Faculté des médias et des communications. Il a notamment publié: La représentation des identités transgenres (2015) et La construction médiatique du corps de l’autre (2019), et outre Bojan Bilić et Iwo Nord, il est l’éditeur du recueil Le transgenre dans l’espace post-yougoslave : vies, activismes, culture, qui sera publié en 2022 par Bristol University Press. Il a participé à la fondation du Réseau Trans Balkan en 2014, la seule organisation régionale dédiée à la protection et à la promotion des droits de l’homme des personnes transgenres, intersexes et de genre varié (TIGV) dans huit pays : Serbie, Croatie, Slovénie, Macédoine du Nord, Monténégro Gora, Bosnie-Herzégovine, Albanie et Kosovo. Il a participé à la fondation du Collectif Vague TIGV, une organisation locale qui s’occupe des droits des personnes TIGV.

Selena Radović est doctorante à l’Université Paris 8, France (Pratiques et théories du sens – Laboratoire d’études du genre et de la sexualité), et doctorante au Département de sociologie de la Faculté de philosophie, Université de Belgrade. Elle est également assistante de recherche à l’Institut de recherche sociologique de Belgrade dans le cadre du projet Les défis de la nouvelle intégration sociale en Serbie : Concepts et acteurs, et membre du GenLab de l’Institut de philosophie et théorie sociale de Belgrade. En tant que boursière de l’Ambassade de France en 2018, elle était en spécialisation professionnelle à Paris à travers un programme d’études de genre à l’Institut Genre, Travail, Mobilités (Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris). Elle fini actuellement une thèse de doctorat en cotutelle à l’Université de Paris (directeur: Éric Fassin) et à l’Université de Belgrade (Vladimir Vuletić) sur les transformation de la sexualité dans les sociétés contemporaines en Serbie et en France, en tant que boursière du Gouvernement français.

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