(Last Updated On: October 31, 2019)

Pendant la Première Guerre mondiale, des milliers de réfugiés serbes ont été répartis dans plusieurs villes corses. Les survivants et leurs descendants expriment leur gratitude envers les habitants de cette partie de la France…

Le livre Srbi na Korzici de Zoran Radovanović, a été publié en serbe dans le cadre de l’édition Srbija 1914-1919, qui est un projet commun des éditions Prometej de Novi Sad et de la Radio Télévision de Serbie.

Une édition étendue de ce livre, Les Serbes en Corse. De la Corse aux Balkans, a récemment été publiée en France, aux éditions Scudo. Outre le texte de Zoran Radovanović, traduit en français par Tanja Milosavljević et Hadrien Orsini, il contient des textes écrits par Pascale Larenaudie, Jacques Casamarta, Guy Lannoy et Francis Aïqui.

Voici un extrait de l’avant-propos, écrit par Frédéric Mondoloni, ancien ambassadeur de France en Serbie, originaire de Corse:

« …très honnêtement, en prenant en 2017 mes fonctions comme ambassadeur de France en Serbie, je ne pensais certainement pas en arrivant à Belgrade que j’aurais l’occasion ici aussi de découvrir et, si possible, d’entretenir un lien privilégié entre ce pays et l’île de Corse.

La Serbie est en effet peu connue – et trop souvent mé-connue – et trop de nos compatriotes en ont parfois une image datée, marquée par les conflits des années 1990. Pourtant, les liens qui nous unissent à ce pays ami sont très forts et l’Alliance franco-serbe qui a été effective de la fin du XIXe siècle à la seconde guerre mondiale a très peu d’équivalents dans le monde. Cette amitié a notamment été forgée pendant les heures dramatiques de la Première guerre mondiale où « la Petite Serbie » a fait l’admiration des Alliés par son héroïque résistance et a marqué sa reconnaissance à la France, qui a très largement participé à sa libération, en lui érigeant un monument emblématique et sans équivalent dans le monde, au centre même du plus grand et du plus beau parc de Belgrade

Et, dans cette histoire d’amitié et de solidarité, j’ai pris conscience – avec surprise et fierté – que la Corse avait joué toute sa place.

D’une part, bien sûr, et c’est la partie la plus connue, parce que fort malheureusement nombreux sont ceux de ses enfants qui ont laissé leur vie sur ce Front d’Orient, longtemps également un peu oublié et dont les historiens soulignent aujourd’hui le caractère central durant le conflit : sans percée du Front d’Orient en septembre 1918 sous le commandement du Maréchal Franchet d’Esperey, qui a entrainé l’écroulement des empires centraux, pas d’armistice générale le 11 novembre de la même année. Une centaine de Corses sont ainsi inhumés au cimetière militaire de Bitola (ex-Monastir) en Macédoine, et quelques-uns aussi au cimetière français de Belgrade. La première partie de cet ouvrage leur rend hommage.

Mais également d’autre part, et c’est moins connu, parce que la Corse a accueilli pendant cette Grande Guerre si douloureuse, et alors qu’elle-même était saignée à blanc, plusieurs milliers de Serbes ayant fui leur pays, mais bien décidés à le reconquérir, en faisant honneur à sa tradition ancestrale d’hospitalité… »

Participants :

  • Zoran Radovanović, historien et instituteur
  • Tanja Milosavljević, linguiste, traductrice
  • Pascale Larenaudie (de l’association PER A PACE, Korzika, Francuska)
  • Jacques Casamarta (de l’association PER A PACE, Korzika, Francuska)
  • Dragan Inđić, rédacteur en chef des éditions de la RTS
  • Zoran Kolundžija, directeur des éd. Prometej

En serbe et en français. Traduction assurée. Entrée libre.

Organisateurs: Radio Télévision de Serbie, Ed. Prometej, Institut français de Serbie, Association PER A PACE

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